Bangalore
Bangalore : buvages de coups et salsa. C’est en effet à cela que se résume notre premier week-end à Bangalore. Pas désagréable cela dit en passant, même si Yann et moi ne partageons pas vraiment ces deux activités… à moi la salsa, à lui les drinks – en gros. Ah ben chacun sa spécialité hein !
Samedi 6 octobre
Kirthi vient d’emménager dans un grand immeuble chic – parking et entrée surveillés, piscine, et une salle de bains par chambre dans l’appartement. Elle habite au 13ème étage et donc la vue est assez sympa depuis chez elle… ça inspire tout de suite à Yann une petite photo au fisheye.
En fait, nous arrivons à Bangalore en un assez mauvais moment, car une énorme manifestation assortie d’une grève est prévue pour aujourd’hui ; les Karnatakais manifestent contre l’injonction du gouvernement central de partager leurs réserves d’eau avec les habitants du Tamil Nadu voisin qui n’ont plus rien pour irriguer leurs champs (la mousson n’ayant pas été bonne cette année). Sans vouloir juger, ça sonne un peu égoïste tout ça – mais l’eau est un problème central dans les pays chauds, agricoles, et en voie de développement (ou pas développés du tout). Ce sont d’ailleurs les prémices de cette manif qui avaient empiré le trafic habituel du vendredi soir lorsque nous sommes arrivés hier. Mais le gros du schmilblic est prévu pour aujourd’hui, et d’après Kirthi, ça va faire mal… A priori, en Inde, toutes les manifestations sont assorties de violences et de « cassages » qui cloîtrent la population chez elle. Il faut donc suivre l’actualité de minute en minute (et notamment sr facebook) pour savoir s’il est possible de sortir de chez soi… Bon, nous, tout ce qu’on verra de cette violence annoncée ce sont quelques manifestants tranquilles et peu nombreux qui passent en bas de chez Kirthi, mais il semble qu’ailleurs ça se soit passé moins tranquillement…
Du coup, le stage que Sai et Kirthi m’avaient prévu pour aujourd’hui est annulé, et c’est d’autant plus dommage que pas mal des danseurs présents hier à la soirée avaient affirmé vouloir venir. A la place, nous passons la matinée à dormir (en même temps, ça fait du bien) dans le grand lit nuptial que Kirthi, dont le (récemment épousé) mari est actuellement en vacances dans sa famille dans le New Jersey, nous a abandonné pour prendre le petit lit de la chambre d’amis. On en profite pour écrire pour le blog et surfer sur le net aussi. Quant à l’après-midi, comme Kirthi a organisé une soirée chez elle pour le jour-même, il est bien occupé par la préparation de ladite soirée, avec de nombreux va-et-vient : le père de Kirthi débarque, avec sa moustache et son gentil sourire, et Sai, son partenaire (et ancien compagnon), qui est un très bon ami à nous, arrive aussi en milieu d’après-midi. En fait nous avions reçu Sai et Kirthi à Paris à l’époque où ils formaient encore un couple – Yann les connaît donc bien et est plutôt à l’aise avec eux. Et très rapidement, il est aussi à l’aise avec le père de Kirthi et tous ses amis, qui arrivent au fur et à mesure, et qui entament la conversation avec lui en commençant toujours par un « refill » (c’est-à-dire par le resservir en bière ou un whisky). Ca boit sec à Bangalore… mais, on ne peut pas dire le contraire, ça fait tomber les barrières : je n’ai jamais connu Yann aussi anglophone ! Par contre, moi qui ne bois pas autant, je m’ennuie assez vite avec cette jeunesse rapidement torchée, et je finis par aller me coucher avant tout le monde (à 35 ans, c’est plus si rigolo le bourrage de gueule…), après avoir rigolé un peu devant le clip de Gangnam style, que personne ne connaît encore en France et qui commence à faire un tabac en Inde. Du coup je ne découvrirai certains épisodes de la soirée que le lendemain, lorsque Yann me montrera les photos qu’il a faites… étrangement, il y en a qui me font penser au film Dracula, à cette scène où Keanu Reeves se fait mordre/sucer/lécher le cou, les oreilles, les poignets, et toute autre partie de son anatomie qui tombe sous la bouche de trois vampiresses sexy qui le harcèlent (entendez-vous la pointe d’aigreur dans ma voix ?)… bref.
Dimanche 7 octobre
Etrangement, la femme de ménage de Kirthi pénètre dans notre chambre vers 9 heures du matin, alors que nous dormons, pour venir laver la salle de bains – Kirthi m’apprendra par la suite que comme cette salle de bains a beaucoup été utilisée pendant la soirée pour les conséquences naturelles des gueules de bois et des excès de bière (pipis à côté de la cuvette et vomissures), elle préférait que le ménage y soit fait. Tu m’étonnes. Tant pis pour nos nudités que la femme de ménage a dû voir en passant du coup, j’aime autant me doucher dans du propre. Il y a deux amis de Kirthi qui ont dormi là, et nous sommes donc cinq à nous succéder dans les deux salles de bains de l’appartement. Ensuite on file au studio car j’ai un stage à donner – non sans passer par le MacDo pour le petit-dej. Le stage se déroule bien, les élèves (une trentaine) sont assez enthousiastes ; et à la sortie du cours, Sachin (photographe) et Santosh (salsero), avec lesquels nous avions sympathisé à Ludhiana et qui sont de Bangalore, sont là pour nous emmener déjeuner.
Et c’est une nouvelle tournée de bières qui s’annonce pour Yann, qui, après déjeuner (c’est-à-dire à 17h), s’en va traîner en voiture avec les garçons pendant que je sieste dans le lit de Sachin, où sa femme, Anitha (spéciale dédicace à ma môman qui saura pourquoi), m’a gentiment installée. C’est un truc que les Bangaloris font a priori facilement ça : on prend la voiture, on s’arrête face à une boutique qui vend de l’alcool et le vendeur vient jusqu’à la voiture prendre, puis apporter, les commandes. Ensuite on fait des tours en voiture en buvant… Ça nous change du Gujarat où l’alcool est radicalement interdit (mais se vend sous le manteau) ! Mais même Yann commence à se sentir un peu nauséeux – la descente française n’est pas à la hauteur de la descente indienne faut croire… On repasse ensuite chercher nos petits sacs chez Kirthi, avec Sai et Santosh, puis ce dernier nous emmène à la gare car ce soir, nous avons un train pour Hampi – un « must-see » selon tous les Indiens que nous avons rencontrés jusque-là (Hampi hein, pas le train). En plus on voyage léger car nous revenons sur Bangalore ensuite récupérer nos bagages que Kirthi va garder dans l’intermède – et ça, c’est un gros soulagement. Et coup de bol – et aussi grosse insistance de ma part – le contrôleur nous laisse prendre deux couchettes ensemble, nous qui avions des numéros de couchettes séparés. Je suis obligée de la jouer un peu “Je ne voyage pas sans mon mari, au milieu d’hommes inconnus” – une notion qui passe très bien en Inde, où il y a même des compartiments spéciaux pour femmes seules -, et hop. Au matin, nous serons à Hospet, et de là – presque à Hampi.
9 Commentaires
Ah, Ah 강남스타일 (Gangnam) style! effectivement impossible de rester de glace !!!
http://www.youtube.com/watch?v=9bZkp7q19f0
(pour ceux qui auraient manqué çà)
Je ne suis pas sûre que qui que ce soit ait pu passer à côté…
Amélie
mais si mais si on le connait le gnagnam style… Comme dit un journaliste, ladanse des canards est arrivée trop tôt, car avec internet elle aurait cartonnée. Yann va devoir se mettre au règime sec en arrivant.. encore que avec les fêtes ce ne sera pas facile. Bon j’ai du champagne rosé et des bières… Et je vais à la rivière….
Je vois que tu as tout compris ! Mais bon sinon c’est Gangnam style, pas Gna-gna style. Mais t’es forte quand même (et rien n’interdit un remix de la Danse des canards, en version tektonik ça fait un malheur à coup sûr).
en Italie ca fait un carton le gangnam style (ils sont cons ces italiens!). Tu t’es fait un point sur le front aussi Anitha?
Et voilà une tranche de vie qui se termine…Il faut trouver le courage de remonter dans l’avion mais jimagine qu’il doit exister 2 ou 3 “bonnes” motivations d’occidentaux de base (se bourrer de chocolats, de viandes, fromages et autres délices …La pitance toujours la pitance)!!!
2 mois et 14 jours de retard sur ce blog et ça se termine sur une beuverie et des évocations sensuello-démoniaques et salsaesques….BRAVO….
Je vous embrasse.
Quitter l’Asie et revoir Paris…..bonne chance
Un train de couchettes comme dans “Certains l.aiment chaud”
si tu n’a pas vu ce film ,retrouve le Marilyn Monroe et sa troupe dorment dans un wagon de couchettes ,identique .
Si si je l’ai vu… bon il y a longtemps.
Amélie