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Himalaya

Puplié le

Ca y est, nous quittons Katmandou… nous l’avons décidé ici, ce n’était pas prévu, car notre hôtel est en quelque sorte jumelé avec un autre hôtel situé quelque part dans les hauteurs, à une heure et demie de route et qu’ils en font ici la promotion. On y respire un air moins pollué, et la vue sur les montagnes est, paraît-il, époustouflante. Voilà qui nous convient parfaitement ! Nous avons donc réservé l’hôtel et le chauffeur, pour partir en direction de Nagarkot avec un arrêt par la ville historique de Bhaktapur. Cette cité fut autrefois la capitale du royaume, et reste aujourd’hui une ville sainte où se tient tous les ans un festival religieux lors duquel plus d’une centaine d’animaux sont sacrifiés. N’ayant aucune idée de ce que nous allions voir nous avons finalement retenu le premier guide qui s’est présenté, un jeune étudiant en histoire du nom de Krishna, à la fois adorable, patient et savant. Au final nous l’avons payé le prix qu’il demandait au départ et que nous avions pourtant négocié pour cause de budget serré (l’entrée du site coûtant déjà un prix exorbitant, puisque revenant au final plus cher que l’entrée du Louvre !) , car nous avons passé avec lui un moment formidable. Il nous a même pris en photo avec beaucoup de talent, en cherchant les meilleurs cadrages – on sent l’habitué !

La ville est magnifique, riche – évidemment – en temples de différentes architectures et en sculptures, et possède même un magnifique bassin aux cobras, qui était autrefois réservé aux rois et aux reines. J’ai pu m’imaginer assez clairement, même s’il est aujourd’hui verdi de mousse et habité par les libellules, comment se baignait Cléopâtre… L’un de ses temples possède même neuf étages. Un autre s’est écroulé lors d’un tremblement de terre et sa reconstruction a été financée grâce à Helmut Kohl – avec les deniers allemands donc.

Mais Bhaktapur est aussi la ville du tanka, la peinture traditionnelle népalaise, et possède même une école de tanka, où nous avons été reçus par un professeur francophone dont les explications étaient vraiment les bienvenues. En effet, le tanka est une peinture principalement bouddhiste (mais aussi parfois hindouiste) où figurent les divinités et bodhisattvas protecteurs, l’histoire de la vie de Bouddha, le cercle de la vie et des réincarnations (qui ressemble au jeu de l’oie), ou encore différentes représentations de mandalas, cette figure géométrique où les cercles s’inscrivent dans des carrés qui s’inscrivent dans des cercles… le truc qui rend fou. En fait, comme nous l’avons appris, il s’agit de la représentation d’un stupa vu du ciel (un stupa étant un temple bouddhiste), une représentation qui a une valeur hautement symbolique également, et dont l’une est signée par le Dalai Lama lui-même. C’est très impressionnant de voir travailler les peintres car une peinture de taille moyenne prend environ trois mois pour être terminée, tant les détails abondent et exigent de la minutie.

Ce qui nous a beaucoup plu à Bhaktapur, c’est que la ville n’est pas morte. Malgré l’abondance de temples séculaires dans son enceinte, elle est habitée et animée sans être bondée. On peut d’ailleurs y voir travailler les potiers et les “tricoteuses”, et leur acheter quelques-unes de leurs productions. En sortant de l’enceinte principale on tombe sur des villageois en train de faire sécher leurs épices.

Après la visite de Bhaktapur, il était déjà une heure de l’après-midi et nous voulions arriver à Nagarkot à temps pour déjeuner. Il nous restait une heure de routes de montagne, parfois même très caillassées, mais magnifiques car la vue devenait de plus en plus époustouflante au fur et à mesure qu’on s’élevait. Les rizières, les montagnes, les paysans (et surtout les paysannes, avec leur anneau dans le nez et leurs costumes de couleurs vives), les buffles, vaches, chèvres, les écoliers… En arrivant à l’hôtel nous étions déjà convaincus d’avoir bien fait de quitter la grande ville, même pour une seule journée. Notre chambre nous a encore plus convaincus que nous avions eu raison ! Vitrée sur deux de ses murs, elle donne sur un balcon en L qui offre un panorama splendide à l’est et au sud. Ca moutonne, autant de collines que de nuages, et c’est vraiment splendide… C’est, pour le coup, une vraie “chambre avec vue”.

Du coup après déjeuner, j’ai fait une micro-sieste – il fait plus frais ici qu’en bas et c’est bien agréable – puis nous sommes partis en vadrouille pendant deux heures. Nous avons croisé Takhur, un écolier qui nous a demandé un stylo (heureusement j’en avais un), puis un fou qui d’amusait à lancer son couteau sur ses chiens (brrrr…), mais globalement c’était assez vide, et ça aussi ça fait du bien après la surpopulation de Katmandou…

Yann en a profité pour jouer les reporters animaliers et augmenté son répertoire “Faune et flore du Népal” (photos à venir prochainement). C’est pas toujours facile car tous les insectes ne sont pas forcément très coopératifs, mais ça lui fait faire du sport ! En tout cas ici les insectes sont particulièrement colorés. Petite vidéo aussi pour vous montrer une sorte de scarabée rouge vif que Yann n’a pas réussi à photographier pour cause de conditions difficiles (derrière une vitre etc).

Ensuite nous sommes rentrés dîner. Evidemment, en passant par la case “apéro” sans laquelle Yann est un peu malheureux – mais ici pas de bière locale à découvrir, il a dû la jouer classique. L’orage menaçait (c’est toujours la mousson) et s’est mis à tomber à la fin de l’apéro, du coup nous sommes rentrés attendre le repas à l’intérieur. Lequel était tellement copieux que nous n’avons pas pu finir ! J’en profite pour souligner que Yann progresse en anglais, et surtout qu’il m’est d’une grande aide pour traduire le népaglish, un sabir que j’ai parfois bien du mal à comprendre et avec lequel il n’a, semble-t-il, aucune difficulté : un chauffeur de taxi nous parle de “tapida”, Takhur nous réclame “a pien”, le serveur nous sert du “tsikin”… instantanément, Yann sait qu’il s’agit de “traffic jam” (bouchons), “a pen” (un stylo), “chicken” (du poulet). Comme quoi il est beaucoup plus doué pour les langues qu’il ne veut bien le dire…

Bref, nous sommes très heureux d’être ici, et n’avons pas spécialement envie de partir ; et je finirai par une petite photo du “lion kepon”, une peinture qui se trouvait dans la salle à manger et qui nous a tellement plu que nous l’avons rebaptisé (enfin, Yann l’a rebaptisé et ça m’a fait beaucoup rire…)…

Raconté par Amélie.

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